FLUCTUAT NEC MERGITUR
« Fluctuat nec mergitur »: la devise de Paris peinte à République pour ne pas sombrer
Les Armes de Paris Heraldique: « De gueules à la nef équipée et habillée d’argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef d’azur semé de fleurs de lys d’or. »
De la Méduse, ce bateau,
Qu’on se le dise au fond des ports,
Dise au fond des ports,
Il naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards,
Et s’appelait les Copains d’abord
Les Copains d’abord.
Ses fluctuat nec mergitur
C’était pas de la littérature,
N’en déplaise aux jeteurs de sort,
Aux jeteurs de sort,
Son capitaine et ses matelots
N’étaient pas des enfants d’salauds,
Mais des amis franco de port,
Des copains d’abord.
C’étaient pas des amis de lux’,
Des petits Castor et Pollux,
Des gens de Sodome et Gomorrhe,
Sodome et Gomorrhe,
C’étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boetie,
Sur le ventre ils se tapaient fort,
Les copains d’abord.
C’étaient pas des anges non plus,
L’Evangile, ils l’avaient pas lu,
Mais ils s’aimaient tout’s voil’s dehors,
Toutes voiles dehors,
Jean, Pierre, Paul et compagnie,
C’était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confitéor,
Aux copains d’abord.
Au moindre coup de Trafalgar,
C’est l’amitié qui prenait l’quart,
C’est elle qui leur montrait le nord,
Leur montrait le nord.
Et quand ils étaient en détresse,
Qu’leur bras lancaient des S.O.S.,
On aurait dit les sémaphores,
Les copains d’abord.
Au rendez-vous des bons copains,
Y’avait pas souvent de lapins,
Quand l’un d’entre eux manquait a bord,
C’est qu’il était mort.
Oui, mais jamais, au grand jamais,
Son trou dans l’eau n’se refermait,
Cent ans après, coquin de sort !
Il manquait encore.
Des bateaux j’en ai pris beaucoup,
Mais le seul qui’ait tenu le coup,
Qui n’ai jamais viré de bord,
Mais viré de bord,
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards,
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord.